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Témoignage de Nancy
D'après ce que vous pourriez en déduire en voyant des films et la T.V., le fait d'avoir été élevée en Amérique dans les années 50 était l'assurance d'une enfance sûre et confortable. Pour moi, cela ne fut certainement pas le cas ; au contraire, ce fut un cauchemar. Mais Dieu transforme nos cauchemars pour qu'ils deviennent ses visions et ses rêves.
Mes parents se sont mariés parce que ma mère m'attendait et ils ont divorcé quand j'avais à peu près un an. La grossesse de ma mère fut très violente, mais je pense qu'elle me voulait et faisait son mieux pour m'aimer. Elle ne se sentait pas aimée elle-même et voulait avoir quelqu'un qui lui appartienne. Elle était une malade psychique et ne savait pas comment élever un enfant, mais elle faisait des travaux serviles pour subvenir à nos besoins. Ses conflits intérieurs et sa spiritualité ténébreuse (elle était impliquée dans l'astrologie) l'amenaient à des abus physiques et verbaux. Elle sentait aussi le besoin de déménager fréquemment, et par conséquent, je changeais d'école presque tous les ans - parfois deux fois dans la même année - ce qui faisait que je n'avais aucune stabilité dans mes relations. Nous habitions des chambres meublées où nous étions forts seules : nous n'avions pas d'autres parents et ma mère refusait toutes les offres d'amitié. J'ai appris à m'amuser seule, et très tôt à lire. Mon enfance fut peuplée de personnages de fantaisie sortant des livres, et ces personnages étaient souvent mes seuls amis. Maintenant, je remercie Dieu d'avoir découvert très tôt combien un livre est un ami sûr car la lecture est un plaisir pour toute la vie. Je crois que Dieu a employé mon amour de la lecture pour me protéger d'une perversité totale même avant que je ne Le connaisse, car cela m'a fait désirer une bonne éducation.
Je me rappelle avoir vécu dans un hôtel véreux à Los Angeles où ma mère cherchait du travail. Pour certains, ce fut l'époque de la prospérité. Je voyais des petites filles qui sortaient manger des hamburger et boire des milk-shake, qui allaient à Disneyland et qui avaient des fêtes d'anniversaire chaque année. Mais, plus important encore, elles avaient les deux parents et leur propre chambre dans une maison. Il me semblait qu'elles venaient d'une autre planète et que moi, méchante que j'étais (car dans mon raisonnement d'enfant, je n'étais traitée de la sorte parce que je le méritais), j'étais indigne d'avoir une belle vie comme elles.
Evidemment, une enfance aussi instable ne pouvait donner qu'une adolescence rebelle, et dès que le style de vie "hippie" apparut, je l'adoptai complètement, sentant enfin un groupe auquel je pouvais appartenir. Je remercie Dieu encore de m'avoir protégée de la dégradation complète de la drogue qui accompagnait ce style de vie. Ma meilleure amie s'était adonnée à l'héroïne, mais j'en avais peur après avoir vu les conséquences dans la vie des autres.
J'avais une vingtaine d'années et je vivais avec un petit ami qui vendait des drogues douces ; nous avons fini par nous faire arrêter. En regardant les autres détenues dans la cellule, je réfléchissais à la direction que prenait ma vie. Ces autres femmes étaient presque toutes des drogués qui payaient leur dépendance par la prostitution. C'était loin d'être des "Flower Children" (Enfants aux Fleurs) dont le message de paix, amour et fraternité était une illusion. Etait-il possible que ce mouvement des "hippies" pouvait arriver à ceci ? J'y réfléchis.
Ce petit ami, qui était très violent lorsqu'il buvait, devint chrétien et cela me fit réfléchir. Je fis une grossesse extra-utérine de laquelle j'ai failli ne pas sortir et une «rencontre» face à la mort dans un accident de voiture. Après bien des péripéties et un été au Canada en auto-stop avec mon chien, j'ai finalement capitulé, me donnant à Jésus à l'âge de 24 ans.
Cela s'est passé ainsi : j'étais assise par terre chez moi avec un autre ex- petit ami qui était aussi devenu chrétien. Il m'avait apporté une Bible et voulait priér pour moi. Durant sa prière, j'ai senti la présence de Dieu et compris pour la première fois ce que veut dire le verset, "Dieu est amour", car j'ai senti cet amour m'envelopper, m'entourer. C'était comme une douche chaude qui coulait sur moi. J'ai compris que Dieu est vivant et que Son amour est une chose tangible. Mais je n'étais pas digne de cet amour et j'ai dû me repentir d'avoir suivi mon propre chemin, de n'avoir fait qu'à ma tête et d'avoir rejeté Dieu. Plus tard j'appris aussi que Dieu s'était toujours préoccupé de moi ; que sa main m'avait toujours guidée et qu'il était le Père aimant que je n'avais jamais connu. (Je n'avais connu mon père terrestre que de façon sporadique, et la plupart du temps il avait été quelqu'un de cruel et abusif - bien que la réconciliation, le pardon et la guérison de cette relation soient venus plus tard.) Seul Dieu pouvait transformer l'épave que j'étais pour en faire, comme dans les contes de fées, une princesse - une princesse étant, après tout, la fille d'un Roi !
Beaucoup de choses se sont passées depuis ce temps-là, non la moindre fut un mariage brisé alors que je vivais en Belgique (où j'ai passé près de 20 ans). Mais là aussi, Dieu était mon refuge - ma tour forte - et j'ai appris à Lui faire confiance. Je le remercie car malgré tout, grâce à ce mariage j'ai pu adopter ma fille, une merveilleuse jeune fille Coréenne. Elle apprend à suivre Jésus aussi et à lui donner ses peines. Dieu, dans sa grâce et sa compassion, m'a donné maintenant un mari chrétien et un nouveau papa pour ma fille. Il est la réponse à nos prières. Nous nous sommes mariés en 1994 et nous apprenons à vivre en famille chrétienne - une toute nouvelle aventure. Dieu m'a comblée de tant de façons mais la plus récente c'est que j'avais toujours regretté d'avoir ratée mon éducation ; j'aimais tant les langues et voulais les étudier (surtout le français !). Nous vivons en Ecosse où j'ai eu la possibilité de faire un cours de 3ème cycle en traduction et interprétariat : j'ai eu mon diplôme à l'âge de 47 ans et maintenant je travaille comme interprète et traductrice - c'était le rêve de ma vie !
Dieu n'a pas fini de me travailler mais je sais qu'il achèvera ce travail au ciel. Je Le remercie du privilège d'être son enfant, enfin d'appartenir, et je désire ardemment faire connaître Son amour aux autres femmes blessées et qui cherchent à être aimées. Son amour est vraiment le seul qui puisse nous satisfaire et combler nos curs - il nous apporte aussi la guérison émotionnelle dont nous avons tant besoin. L'amour de Dieu nous libère de notre besoin de nous occuper de notre petite personne et nous permet vraiment d'aimer les autres.
La Bible dit que "si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature ; les choses anciennes sont passées et toutes choses sont devenues nouvelles... " Ceci est tout à fait vrai dans ma vie. Rien, absolument rien, que ce soit dans les circonstances extérieures ou les attitudes intérieures, n'est pareil à ce que c'était il y a vingt ans. Je remercie Dieu pour tout ce qu'il a accompli et accomplira dans ma vie, et je prie pour vous qui lisez ceci : si vous ne connaissez pas encore Dieu en tant que Père, que vous puissiez prendre la décision de lui confier votre vie. Il fera de vous une nouvelle créature aussi, la femme qu'il a voulu créer dès le début. Il connaît votre personnalité car c'est lui qui l'a façonnée : vous êtes unique et précieuse à ses yeux. Il sait à quoi vous aspirez, il connaît vos désirs et a promis que si vous faites "du Seigneur vos délices", il vous donnera les désirs de votre cur. Il ne désire que votre bien, votre bonheur, votre salut. La Bible dit "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle" (Jean 3:16).
Le fait de suivre Jésus, qui nous dit : "Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi" (Jean 14:6) ne veut pas dire "renoncer" à quoi que ce soit, mais au contraire, recevoir la vie abondante. C'est mieux qu'un conte de fées, mieux que "ils vécurent heureux....". C'est la vie éternelle qui commence maintenant ! C'est un don gratuit. C'est un merveilleux cadeau que je n'aurais jamais pu gagner. Vous non plus, vous ne pouvez pas le gagner, mais acceptez-le parce que Dieu vous aime et veut vous le donner. IL VOUS AIME !
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